Ce fut un sentiment, une odeur infime portée par le vent... Les gardes aux portes du domaine ne le sentirent pas... Subtilement, l'odeur se répandit dans la cours, puis dans les écuries...
Ce fut Vénus qui la première la sentit. Elle se mit immédiatement à hennir de toutes ses forces et à taper contre la porte de son box, et ce malgré son état. Les palefreniers se demandèrent vite ce qui se passait et pourquoi une jument si proche de mettre bas s'agitait autant...
Quelle ne fut pas leur surprise quand, en provenance des jardins et du bois, le hurlement d'une louve se fit entendre. Elle aussi avait sentit l'odeur. Un subtile mélange des effluves de deux personnes qu'elle avait déjà sentit aux abords de Compiègne...
Alors que les gardes commençaient à s'inquiéter et à se demander ce qu'il se passait, ils apparurent au loin... un cheval baie et son cavalier, emmitouflé dans sa cape de voyage.
Pour vénus, c'était enfin le retour du père de son futur poulain...
Pour la louve, s'était le retour du père du petit dont elle avait la garde, ainsi que du compagnon de sa protégée...
Pour Louison, qui venait de sortir de la cuisine pour voir les raisons de ce boucan, c'était le retour d'un homme jovial mais aussi d'un enquiquineur de première...
Pour les gardes et le personnel d'Arzillière, c'était le retour du deuxième patron après la Baronnne...
Et pour une jeune femme aux cheveux noirs, c'était le retour d'un nom tant chérie... tant attendue...
Va prévenir tout le monde, dit un des gardes à l'autre, l'Intendant est de retour...
Au loin, le cheval baie hennit à son tour, et accéléra la cadence, impatient d'arriver...
Son cavalier le gratifia d'une tape amicale sur l'encolure, avant de lui dire d'une voix douce :
Oui Bobo. Cela fait du bien de rentrer et d'enfin retrouver celles qui nous aiment et nous attendent depuis maintenant trop longtemps...
Valafein, l'intendant d'Arzillière, était de retour...